Nos vies en flammes.jpgJim Harrison peignait la nature, David Joy y a mis le feu.

Ray Mathis voudrait vivre sa retraite tranquillement en mangeant du ragout d'ours tout en contemplant la nature merveilleuse qui l'entoure, ses févriers d'Amérique qui poussent en silence, ses biches qui se promènent avec grâce ou les coyotes qui fascinent Ray, sans oublier les poules cou-nus, une espèce qui n'existe nulle part ailleurs.

Mais les Appalaches sont en flammes. Entre les touristes qui vandalisent la région et les dealers qui poussent à la mort des milliers d'hommes et de femmes, Ray ne peu pas rester indifférent lorsque son fils Ricky, drogué depuis vingt ans, fait une connerie de trop. Car la police regarde ailleurs, Ray décide de prendre les choses en main, à l'ancienne.

Pauvreté endémique, collusion entre puissants, forces de polices et malfrats, ce n'est plus l'alcool de la prohibition mais les opioïdes des laboratoires pharmaceutiques qui font fureur. David Joy peint une partie de la société américaine qui n'a rien demandé et qui n'a rien obtenu du rêve américain.

C'est glauque, c'est triste à en mourir, c'est dense, âpre et puissant, David Joy entre dans la cour des grands.

Nos vies en flammes
David Joy
Sonatine
Traduction de l'américain par Fabrice Pointeau
352p., 21€
Janvier 2022