Jacaranda Renaudot.jpg RENTRÉE 2024 Jacaranda ressemble à un abécédaire de la construction de la mémoire. Gäel Faye utilise son jeune personnage - Milan 12ans, versaillais et fils d'une franco-rwandaise - comme réceptacle de toutes les couches de la mémoire rwandaise, indispensable à la compréhension du génocide rwandais. Histoire, philosophie, sociologie mais aussi pardon, vengeance, justice, l'auteur de Petit Pays (Grasset, 2016) nourri son personnage dès son plus jeune âge pour construire l'histoire du génocide des Tutsi par les Hutu.

Milan ignore tout du Rwanda lorsque le génocide envahit les journaux TV que ses parents regardent tous les soirs. Si sa mère ne veut rien lui dire de son pays natal, c'est le Rwanda qui va venir à lui, sous la forme d'un petit garçon prénommé Claude, survivant, grièvement blessé, dont il faut s'occuper. Mais sa mère le renvoie au Pays. Furieux, Milan, n'aura de cesse de vouloir découvrir et comprendre ce pays où il a de la famille.

De voyages en découvertes, de rencontres en déceptions, de ses études qu'il décident de terminer à Kigali, la fatalité n'est jamais loin, les fosses communes non plus. À l'ombre du Jacaranda, un arbre dans lequel la petite Stella aime à se réfugier, sous ses racines, à l'ombre de ses feuilles se cachent les blessures d'un peuple qui cherche à avancer sans oublier.

Lucide sur la nature humaine, Gaël Faye arme néanmoins son personnage d'espoir, de curiosité, de générosité mais aussi d'incrédulité. Milan ouvrira lentement les portes de la mémoire collective d'un pays qu'il a envie d'aimer, d'aider mais sans avoir jamais réussi totalement à le comprendre. Poignant.

Prix Renaudot 2024

Deuxième sélection du Prix Goncourt
Deuxième sélection du Prix Femina
Première sélection du Grand Prix du Roman de l'Académie française

Jacaranda
Gaël Faye
Grasset
288p. 20,90€
14 août 2024