Ce qu'il faut de nuit (poche).jpgL'est de la France, ses hauts-fourneaux qui ferment depuis la fin des années 70, sa misère grandissante. Chez Nicolas Mathieu, prix Goncourt 2018 pour son roman Leurs enfants après eux dans lequel ses personnages veulent fuir l'est de la France, il y a encore de l'espoir, presque un sourire. Chez Laurent Petitmangin, le sourire et l'espoir ont disparu, le cancer a emporter la mère, laissant le père élever ses deux garçons, ces trois-là aimeraient vivre désormais une vie sans vague, entre match de foot, JO à la télé, réunion à la section communiste pour le père et études pour le cadet. Mais le destin a décidé de les enfoncer encore plus loin.

La misère n'a pas de couleur, le malheur non plus. Laurent Petitmangin décrit crûment l'effondrement d'une famille dans une région où communistes comme lepénistes ont été brisés par la fin de la sidérurgie. Une écriture sèche, des sentiments à vif, des personnages qui bouillonnent de colère mais ne l'expriment jamais. Ce premier roman, à la première moitié parfaite, vous bousculera jusque dans vos tripes.





Ce qu'il faut de nuit
Laurent Petitmangin
Lgf
144p., 7,20€
Janvier 2022

Prix Femina des lycéens 2020