Bleu nuit.jpgUn homme cloitré pendant des années dans son appartement à fuir le souvenir d'une femme, les hommes, le boulot, les relations sociales. Par un jour de printemps, il sort de chez lui, jète les clés de son appartement dans une bouche d'égout et va tenter de se détacher de tout, vider sa mémoire de tout, en vivant dans la rue.

Ce qui disparait l'attire, comme les odeurs de café fraîchement torréfié, de croissants chauds et de pain croustillant, de lessive et de linge propre, des odeurs rassurantes qui apparaissent, puissantes, puis se dispersent avant de disparaitre. Il passe d'une rue à une autre - rue de Ménilmontant, rue du Repos du 20e arrondissement de Paris, ne s'éloigne jamais trop du cimetière du Père Lachaise mais a ses "rendez-vous" qu'il ne manquerait pour rien au monde avec Emma, Ella, Martha, Aîmée ou Carla et Layla autant de femmes seules qu'il observe sans les aborder ou si peu - il n'est qu'un sdf après tout - mais espère qu'elles surmonteront leurs faiblesses, leurs démons, leurs dangereuses tentations pour survivre dans ce monde égoïste. Puis, elle s'éloignent aussi avant de disparaitre.

Bleu nuit est un poème à la vie et à la liberté, une ode aux pétales de fleurs de marronnier qui se pose si délicatement sur le corps presque mort d'une sdf couchée sur une bouche d'aération, un texte d'une élégante légèreté où la mort n'est jamais loin.

Bleu nuit
Dima Abdallah
Sabine Wespieser
Janvier 2022
232 p., 20€