logo.gifUn grand éditeur s'en va. Claude Durand, président des éditions Fayard depuis 1980, éditeur de Soljenitsyne ou de l'écrivain colombien Gabriel Garcia-Marquez (au Seuil) n'a pas souhaité, pour des raisons "personnelles", renouveler son mandat. Si ce n'est le dernier grand éditeur français qui s'en va, c'est surement le plus libre.

Publier "L'Archipel du Goulag" en 1974 alors que le PCF de Georges Marchais fait 25% aux élections, c'est gonflé. Il a surtout publié des hommes et des femmes de caractère. Ce qui lui vaudra de très nombreuses inimitiés dans le monde de l'édition et de la politique. Cette liberté lui coûtera le Goncourt en 2005, les jurés ne souhaitant pas récompenser Houellebecq, Fayard et Durand, mais plutôt l'insipide Trois jours chez ma mère de François Weyergans publié chez Grasset.

C'est, ironiquement, Olivier Nora le président des éditions Grasset qui prend justement la place de Claude Durand à la tête de Fayard. Olivier Nora a toutes les qualités pour diriger une maison d'édition, il est né dedans et y travaille depuis longtemps. Mais il a reçu ordre de Arnaud Nourry, PDG de Hachette Livre - propriétaire des maisons Fayard et Grasset - de redresser Fayard et de réfléchir à un avenir commun à ces deux maisons pourtant si différentes. Arnaud Nourry ne s'est penché que sur le bilan comptable 2008 et a constaté que "Fayard n'a pas fait une bonne année". Nous lui conseillons de se pencher sur le bilan éditorial de Claude Durand à la présidence de Fayard 1980-2009 : il est tout simplement vertigineux. Merci Claude Durand.
(Source: AFP)

Publié le 25 mars 2009.